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Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie

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Markus


The retailer (Markus)
Markus

Originaire depuis le : 14/08/2017
Récits contés : 33

RPG
Âge : 44
Groupe: Docker
Inventaire: Acte de propriété d'un petit immeuble de Nordkia, livre de comptes/stocks du magasin.

MessageSujet: Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie   Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie EmptyVen 18 Aoû - 0:34



Aussi loin que l’on puisse remonter, la famille de Markus a toujours habité et travaillé à Nordkia. À vrai dire, c’était une famille d’artisan plutôt simple, mais connue. La mère de famille s’occupait de la vente et des stocks de tout ce qui concernait les articles communs tels que la nourriture, la petite quincaillerie, et toutes les ventes générales. Quant au père de famille, lui gérait tout ce qui avait un rapport direct avec la forge tel que les armes, armures, fer à cheval, portail, pièce de rechanges Qantik, prothèses simples, etc.
Aussi loin qu’il puisse s’en souvenir, Markus passait la plupart de son temps à regarder son père forger le métal, et ce depuis tout petit. Il lui montrait et détaillait chaque étape du processus de fabrication, peu importe l’objet en question. Très vite, pour Markus, la forge devint aussi importante que les bancs de l’école où il allait, il se devait d’être parfait pour succéder à son père et lui permettre d’avoir un repos bien mérité. Son rêve, quand il avait une dizaine d’années, était d’égaler (si ce n’est dépasser) les connaissances paternelles pour qu’il soit fier de lui et permettre à son papa et sa maman d’être toujours heureux et jamais dans le besoin. Il leur apporterait la retraite dont ils ont toujours rêvé.

Pour son onzième anniversaire, Markus se vit offrir de son père, son tout premier marteau. Jamais il n’avait été si heureux . Cette année-là il passa alors presque plus d’heures dans la forge, à vouloir apprendre et essayer encore et encore, que le forgeron lui-même. Lizzie, sa petite voisine et amie d’enfance, restait quant à elle le plus clair de son temps à discuter avec la mère de Markus, et l’aider quand elle le pouvait. La jeune fille et la mère s’entendaient véritablement bien, bien que cette dernière soit désœuvrée que Markus ne se rende pas compte de l’affection que la Lizzie lui portait !

À treize ans, il réussit à la perfection sa première épée courte. Elle était, à vrai dire, tout simplement magnifique. Dès lors, son père comprit à quel point son fils était prometteur et commença à lui donner quelques responsabilités par les commandes les plus courantes du magasin. Ils ressentaient tous les deux une fierté incommensurable et cette année fut la meilleure de son adolescence. Les deux hommes de la famille travaillant main dans la main.

Malheureusement, la vie étant bien capricieuse, l’année d’après sa mère tomba gravement malade lors d’une épidémie qui sévissait sur la ville. Malgré les soins prodigués par le médecin de famille, elle s’en alla quelques mois plus tard, après une longue période de souffrance, pour un monde meilleur se plaisaient-ils à croire. Il était là au moment fatidique, il devait lui annoncer une grande nouvelle et vit le visage de sa mère se décontracter et même fugacement sourire aurait-il cru voir, avant de s’éteindre dans une paix la plus totale. Elle était partie sereine, quand elle apprit que son fils et sa petite amie désiraient se marier et agrandir la famille. Comme la tradition le voulait, les mères de famille devaient donner leur consentement sans quoi jamais l’union ne serait bénie.
« Rends-la heureuse au moins autant que ton père m’a rendue heureuse mon grand et beau garçon...»

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MessageSujet: Re: Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie   Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie EmptyVen 18 Aoû - 0:38



Les mois qui suivirent furent pour toute la famille, des mois difficiles où chacun devait retrouver ses marques. Le père de Markus ne sortait que rarement de la forge et se jetait à corps perdu dans le travail pour oublier la perte de l’amour de sa vie, ne fût-ce que quelques instants. Grâce à cela, l’affaire familiale connut un essor sans précédent, et suite à cela, ils agrandirent même l’atelier, le magasin et l’entrepôt. Markus alors entrepris de reprendre le comptoir et fut aidé de sa jeune moitié, ils passèrent ensemble cette épreuve douloureuse et sans elle, jamais il n’aurait pu tourner la page si rapidement. Elle lui transmit tout ce que sa maman lui avait expliqué, et ils renforcèrent leurs connaissances théoriques pas de la pratique des fois sommes toutes aléatoire.

Quand Markus eut dix-neuf ans, son père décida de partir de Nordkia, cette dernière étant devenue bien trop petite à son goût. Il acheta une roulotte, y posa une forge, et décida de prendre la route.
Markus découvrit une note le jour même sur son bureau, sous le cahier de comptes :

« Mon fils, tu a été, es et sera à jamais ma plus belle œuvre, forger avec amour et perfection. Je ne peux rien attendre de plus de toi, tu as déjà atteint et dépassé toutes mes espérances. Mon seul et unique but était de t’offrir un avenir radieux et je l’ai fait. Je ne veux plus rien te demander désormais, je ne veux plus que tu vives dans le passé pour ta mère et moi. Je veux que tu vives pour ton futur et celui de ta petite famille. Soit bon, continu d’être aussi joyeux, courageux et continu de te surpasser. Je suis fier de toi, et même si je ne te l’ai dit que rarement… Je t’aime Mon fils. »


Après ce jour, il ne reverra jamais son mentor, le dernier souvenir qu’il en aura, sera celui de ce dernier lui expliquant qu’il a une commande spéciale à aller honorer. Pendant longtemps, il reverra cette image de son père, passant cette porte en contre-jour, en levant une main en guise d’au revoir.


Lors d’une journée comme toutes les autres, lors de sa vingt-sixième année, Lizzie perdit les eaux dans la boutique. Une habituée, qui venait faire ses courses, passa dans la forge pour prévenir Markus. Ce dernier fut à la fois pétrifié et bien trop excité intérieurement. Quand la cliente répéta pour la seconde fois que le bébé voulait sortir, un déclic se fit alors : il lâcha tout ce qu’il tenait en main et courut comme un damné chercher la sage-femme du quartier. Quand ils revinrent, il décidait de suivre le conseil de la professionnelle et de ne pas traîner dans ces jambes. Aussi il partit dans sa forge frapper frénétiquement, pendant des heures, le métal entre son marteau et son enclume. Quand le marteau fut brisé, il décida de faire une pause. Les cris de douleurs continuaient dans le magasin et il ne pouvait rien faire pour les atténuer. Il sortit donc faire les livraisons prévues au lendemain, en tirant la charrette à la main, ça aurait la vertu de lui faire gagner du temps sur la semaine qui s’annonçait délicate, et ça le calmerait en partie. Trois heures passées plus tard, il revint de sa tournée et n’entendait plus rien. Il pria en son for intérieur pour que tout se soit bien passé. Il rentra dans le magasin, monta à l’étage et entra dans la chambre. Son amour était là, sur le lit, en train de dormir du sommeil du juste après ces onze heures de travail, et contre sa poitrine se trouve un tout petit bébé. Quand Markus s’en approche, le bébé gazouillait gentiment dans son sommeil et vit que tout allait bien. À son réveil, Lizzie s’aperçut que son mari se trouvait près d’elle, épuisé et assoupi. Elle lui passa délicatement une main dans les cheveux et lui dit à voix basse :

« Ça y est mon chéri, tout s’est bien passé et tout est fini, je te présente Lila, notre belle petite fille. »

Quand elle voulut lui passer, il n’osait pas la prendre dans ses bras. Lila n’était pas plus grande que sa main et il avait terriblement peur de la casser en la prenant contre lui. Pourtant ce simple geste changea à jamais sa vision de l’univers et dès ce jour, il fut le papa et le mari le plus doux, le plus dévoué et le plus gentil qui existait sur Origin’s.

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MessageSujet: Re: Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie   Le coût d'un lourd passé, le prix d'une nouvelle vie EmptyVen 18 Aoû - 0:45



« Chérie, pourquoi penses-tu que c’est si mauvais ? Au moins nous ne manquons de rien et notre fille non plus. Avec un peu de chance, nous pourrons l’envoyer suivre des études à Anathorey qui sait si les affaires continuent aussi bien. »

Les voix dans le salon n’étaient que des chuchotements. Au coin de l’âtre, Markus et sa femme discutaient de la tournure des événements à voix basse pour ne pas réveiller leur fillette.

« Je le sais, et je le veux aussi… Mais cela ne te fait-il pas peur ? Nous vendons des armes et des protections à tout le monde, certes comme il en a toujours été le cas dans ta famille, mais en ce moment, tu vois bien que de plus en plus de gens s’arment ? Et ça ne peut signifier qu’une simple chose : les gens veulent se protéger, car ils ont peur. Que ce soit les militaires, les paysans, les mécaniciens… Même les esclaves viennent pour des évolutions de leurs prothèses. Tout le monde veut se protéger. Et j’ai peur mon ours… Peur que ce ne soit qu’annonciateur de mauvaises choses. Alors peut-être plus que juste pour nous aujourd’hui, mais pour l’avenir, et l’avenir des enfants de ce pays. »

Oh ma chérie, comme tu avais raison...
Plusieurs fois depuis, il se répéta ces mots à la faveur d'un moment emplis de nostalgie.


Quelques années après, il y a à environ dix ans, Markus revenait d’une importante livraison à Anathorey. Il était tard, et il désespérait de pouvoir prendre un bon bain, bien chaud. Il avait rapporté un petit cadeau pour l’anniversaire de Lila qui, la veille, avait fêté sa septième année. Quand il arriva en vue de Nordkia, il crut d’abord qu’il y avait une fête quelconque, car le trou de la ville minière était bien plus éclairé qu’à l’accoutumée. Cependant, en se rapprochant, l’air lui apporta des effluves dont il était impossible de se méprendre sur l’origine. Il se rendit compte qu’une petite partie de la ville brûlait.
Alors qu'il rentrait à brides abattues vers le centre de Nordkia, puis son échoppe, une partie de maison c'est effondrée dans la rue juste... sur lui. Pour éviter que la carriole ne soit détruite, il se leva en force et frappa de ses deux mains avec une puissance inouïe. Le morceau de façade en bois fut brisé, mais dans l'échange, il prit une large écharde d'une dizaine de centimètre dans l’œil. Il retira cette dernière avec fureur et poursuivit vers sa maison. En arrivant, il s’aperçut que la porte avait déjà été fracturée.
Il inspira un grand coup et cette odeur, se mêlant aux cris des gens, allait le hanter pendant longtemps. Il rentra et vit sa femme, allongée sur le comptoir et attachée dans une position obscène. Il l’appela, mais en vain, il fut littéralement percuté, par le regard de Lizzie, de plein fouet : il était vide et elle n’était plus vraiment là, des traces de larme avaient coulées sur ses joues et du sang avait commencé à sécher aux commissures de sa bouche tuméfiée. Il entendait des rires gras venir du haut, il se saisit alors du marteau à sa ceinture et monta les marches quatre à quatre. Il vit trois personnes, s’amuser à donner des coups de pied dans quelque chose au sol. Quand il comprit que c’était Lila, il rentra dans une rage folle. Alors que la ville tentait de survivre et de gagner un peu plus de liberté pour les leurs, certains individus n’hésitèrent clairement pas à semer le chaos et la désolation chez les pauvres gens au lieu de se battre pour un avenir meilleur.

Ce soir-là, Markus perdit quasiment tout ce qui était de plus cher à ces yeux, toute sa vie. Et ces hommes allaient en payer le prix fort. Les hurlements de ces derniers retentirent bien plus haut que la plupart des autres bruits de la ville. Il récupéra sa fille, sa femme, des vivres, de l’eau, des couvertures et quelques affaires de rechange. Avant de partir il récupéra, dans le bureau, l’acte de propriété. Alors que les flammes léchaient déjà quelques maisons du quartier, il s’enfuit avec ses petites femmes. Quelques heures plus tard, Lila n’était plus. Au matin, il lui fit une sépulture décente dans le sable du Sidhe avec ce qu’il avait trouvé à l’arrière de la carriole. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour de Lizzie, qui n’était plus vraiment elle depuis cette nuit-là, de se laisser mourir lentement mais sûrement.

Il n’avait plus rien, alors il tenta de mettre fin à ses jours.

Quand il se réveilla, il était dans une tente de fortune, autour de lui sur des paillasses se trouvait d’autres personnes. Des Üniks et des Hybrides. Ils semblaient tous dormir à poings fermés. Le soleil était encore haut et il ne savait pas où il se trouvait. Il sortit de la tente et une fois redressé, sa blessure lui fit mal… Sa blessure ? Mais pourquoi donc…
La réalité reprit le dessus en un tsunami d’émotions et il ne put s’empêcher de tomber à genoux, et pour la première fois depuis des semaines, il pleura toutes les larmes de son corps. Il pleura comme il n’avait jamais pleuré dans toute sa vie, plus que pour sa mère, pour son père. Plus que pour sa fille ou sa femme. Il voulait tellement mourir, avoir la chance de voir sa conscience annihilée comme il en avait été de sa chère Lizzie. Que ce sable, sur lequel il venait de se laisser tomber, qui collait à son visage, à ses cheveux, que ce sable l’engloutisse à jamais… Mais vite… Le plus vite possible…
Ce fut bien trop pour lui, la plaie physique de sa tentative ratée, et celle psychique de ces dernières semaines, eurent raison de lui. Il sombra dans un sommeil sans rêves, sans espoirs, sans peurs.

Il se réveillera deux semaines plus tard, dans la même tente, mais cette fois-ci quelqu’un était là pour lui expliquer qu’il était fiévreux et que son corps s’est battu pour survivre, bien plus que celui de la plupart des gens ne l’aurait fait. Il avait atterri dans une petite communauté de nomades, qui ne restait jamais au même endroit et qui était bien trop souvent traquée et tirée à vue.
Alors que Markus était vidé de toute énergie, ils prirent soin de lui comme de l’un des leurs et ce pendant plusieurs semaines. Dès qu’il en eut la force, il apprit à les aider comme il pouvait. Il était redevable de ces gens et même s’il n’avait plus rien à quoi s’accrocher, son sens de la justice et de l'honneur prenant le dessus, il ne pouvait pas les laisser tomber.
Ainsi débuta de longues années en tant que nomade, puis vendeur itinérant…



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